Le vent doux, l’angélique, le nomade

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Je ne sais pas exactement qui lira cet article, maintenant que la Messe des Pâquerettes est en hibernation depuis à peu près un an et demi. Mais bon, allons-y.

Ces jours pluvieux de juin, que je passe à marcher dans les champs de hautes herbes, à me faufiler entre les tiges trempées d’angélique sauvage et de digitales roses m’ont donné envie de revenir caqueter par ici. Je n’avais plus envie de raconter quoi que ce soit, plus le temps ni même la patience. Et pourtant, il y avait pas mal de choses à raconter. Ma vie a beaucoup changé, mon état d’esprit, mes intérêts aussi. Bref, je n’ai pas envie de m’étaler là-dessus, mais retenez que je suis heureux et épanoui.

J’écris ici car comme je l’ai toujours fait, j’ai besoin de mettre à plat les avancées de ma quête. Les expériences, les gnoses, les intuitions continuent d’affluer en moi et me remplissent. Aujourd’hui je les écoute plus qu’avant et j’ai encore plus libéré ce que je peux difficilement encore appeler ma « pratique ». Je ne fabrique plus autant d’encens ou de recettes magiques, ni d’objets (que je n’utilisais pas vraiment), et je fais moins de rituels surtout. De un parce que je ne vis plus seul et que sorcellerie et colocation font rarement bon ménage, et parce que je suis tout simplement moins amené à en faire.

Le dernier a fini en une sorte de délire masochiste à coup de cire fondue sur le corps dans un cercle de craie et a laissé quelques marques sur le parquet du salon. Et bien que je souhaite en faire plus souvent, je me rends compte que ma pratique personnelle et solitaire ne va plus vers cela. Je suis plus économe, plus ponctué. Je dirais aussi qu’une pratique solitaire ne me convient plus dans le sens où le statut de « sorcière »comme j’aime le revendiquer ne s’applique je pense qu’au regard d’un communauté. Tu comprends, c’est un peu baisé au bout d’un moment de faire des sorts shitty pour soi-même, pour tout et rien, au lieu de s’impliquer un peu dans son entourage et guérir tes amis.

Je me sens plus que jamais sorcière cela dit, sale sorcière, queer et furieuse. Je parle aux plantes, je lis les lignes de la main quand je suis saoul, je tire le tarot aux copains à l’apéro, je chante pour les rivières et les vents, je concocte des baumes cicatrisants et des huiles d’amour pour les gens qui m’en demandent, j’ensorcelle mes amants, j’écoute mon intuition, je parle aux esprits quand je les croise et je tente de répandre un peu de magie dans mon travail… Disons que j’ai gagné en hargne et en engagement, et aussi je me sens plus nomade, je largue les amarres, je marche sur une dune de sable qui déjà s’échappe sous mes pas. Si j’essayais de définir des bases avec tout mon bric à brac, à chercher un semblant de pierres dures auxquelles m’accrocher, maintenant tout ceci s’envole en fumée.

J’ai enfin accepté que tout est changeant, tout bouge et danse. Je crois en l’inconstance, et en l’immensité. Et je ressens plus que tout cet amor fati, ce vent rouge et chaud qui vient parfois souffler à ma fenêtre, et appeler mon cœur d’une voix douce comme la figue, pour me parler des choses qui arrivent, ou que j’attends. Tout ça est encore un peu confus.

Aujourd’hui, j’ai rendu rituellement à la terre un bon nombre de choses du passé, vieilles plantes, os, grigri, ingrédients, en appelant les puissants esprits de la Haie à les absorber et disperser les énergies poussiéreuses. En échange, ils voulaient de la viande en offrande. Soit. Je veux me débarrasser de toutes ces énergies que j’ai laissé trainer partout, dans tout ce bazar, tous ces objets, ces amulettes … Si je dois refaire certaines choses, je les ferai mieux.

Je ne peux pas vous dire que je vais de nouveau poster régulièrement ici, et je m’excuse si ce post était très confus, mais ça sortait un peu tout seul et pas dans l’ordre.

 

Demain je m’habillerai de cendres à l’aube
Me remplirai la bouche de fleurs
Dans la simple mémoire d’un mur
j’apprendrai à dormir
dans la respiration
d’un animal qui rêve.

Alejandra Pizarnik

Ombres du jour à venir
à Ivonne A. Bordelois 

 

Bisous

sinon j’ai Instagram pharamique

Photographie de Crystal Cinema, performance de Marina Abramovic, 1990

 

 

 

 

Sors, ô raclure de parasite

Je profite de purifier mon appartement pour donner des petites nouvelles!
J’ai un emploi du temps assez chargé, très intenses, et pleins de projets  sur le feu, qui frémissent et font des bulles. Ça change mais ça fait du bien ! Mon appart est un repaire de sorcière très confiné, ce qui fait qu’il s’encrasse très vite, physiquement comme énergétiquement. Sommeil difficile, impression de lourdeur dans l’air, mauvaise odeur, flemme dès que je rentre à l’appart, voire ne plus avoir envie de rentrer : ce sont des petits signes qui te disent « Sorcière, ton foyer a besoin d’un coup de balai. »P1220380

J’avais du temps cet après-midi (miracle),    alors ni une, ni deux, j’ai saisi mes branches de ronces pour les plonger dans une flamme. Une fumée âcre de bois brûlé s’est dégagé dans la pièce, et j’ai pu commencer à tourner dans les pièces, dans le sens de la Lune, en récitant des prières, ou parfois en lançant des jurons, pour nettoyer l’espace. La ronce est traditionnellement brulée dans un espace pour purifier un lieu, une personne et faire partir les énergies parasites, non voulues. J’ai insisté sur ma porte, sur laquelle j’ai accroché un petit oeil de verre bleu, apotropaïque. La fumée a joué entre les poutres, s’insinuant entre les branches du bouquet de millepertuis que je laisse accroché au plafond, a léché les crânes qui sèchent et patientent sur le rebord de ma fenêtre, que j’ai récolté le week end dernier, en baie du Mont Saint Michel.

Je suis revenu quelques jours dans ma Bretagne, pour voir ma famille et mes amis, et passer un moment hyggelig. J’ai été très touché, en retournant me promener dans mes petits coins de nature habituels, que les esprits se souvenaient de moi, et semblaient content de me revoir. J’ai caressé les arbres, dont la mousse ne m’a jamais paru aussi douce et chaleureuse, le petit vent frémissait de plaisir, et les merles ont chanté. Que du plaisir ! Et en allant dans la baie, j’ai trouvé quelques ossements sympa, un crâne de mouton, encore, et un crâne de lièvre, encore recouvert de sa fourrure. Je m’occuperai de son cas dès que j’aurais deux minutes.P1220382P1220384

Les ronces se sont éteintes, et j’ai mis sur le feu un smudge de romarin. Je lui ai prié d’installer dans mon appartement des ondes bénéfiques et claires, incitant à la créativité, à la sérénité et à l’amour. Sa fumée était forte, vive et son odeur si bonne ! J’ai laissé un bol de riz blanc sur le rebord de ma fenêtre, pour les esprits de dehors

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Les petites araignées de mon appartement, avec lesquelles je cohabite dans la bonne entente n’ont évidement pas trop aimé la fumée, mais elles continuent de faire leur job : manger des moucherons, et porter chance.

Et si ce n’est pas suffisant (parce que c’est une purification assez légère), je sortirais l’artillerie lourde : le masque du Démon Paon, l’eau salée, l’encens en grain, quelques chansons de Wardrunna et la baguette ! Na !  Enfin rien que le fait que d’avoir écrit cet article prouve que la flemme a disparu.

A la ville

Comme les gens le savent, tant je l’ai rabâché, j’ai quitté ma petite campagne bretonne , ma petite ville au centre de la forêt pour la ville. Je vis au cœur de la ville ancienne, entouré de pierres blanches, de vieilles rues tordues, et la Loire coule à une rue de chez moi.
Avant j’étais appelé par la forêt, lorsque je la voyais du haut des collines. Je cueillais des plantes magiques en murmurant des mots doux, j’allais parler aux grands chênes pour qu’ils me transmettent de bons conseils. Je faisais de grosses offrandes. Je tentais de chercher ma place parmi la nature, en écoutant ses magnifiques préceptes.
A présent, les choses ont changé. Le changement d’environnement y a bien sûr grandement participé, mais je pense surtout que c’est une évolution personnelle, la suite de mon cheminement.

Je ne suis plus entouré de nature. En tout cas pas directement. Les contacts avec mes plantes adorées sont appauvris, je suis un peu moins à l’écoute des éléments naturels, ou bien le fait d’être en ville fait que je les ressens moins bien. Je continue de suivre le vent, d’entretenir une relation ambiguë avec la Loire, mais clairement, le fait d’être coupé des champs, de la forêt a été sacrément conséquent. Disons que j’ai le sentiment de ne plus avoir à portée de main pas mal d’alliés précieux. Ils sont toujours là, il n’y a pas de rupture, c’est juste que concrètement, c’est compliqué ( je fais quand même des petites virées forêt de Sologne quand j’ai besoin de respirer avec des amis, et je me sens le bienvenu).

Et malgré tout je ne me sens pas malheureux. J’ai un peu évolué, je me suis débarrassé de pas mal de choses qui désormais ne me servent plus. J’ai compris que l’image du gros rituel plein de bougies et de révérences était surtout un fantasme pour moi. Je ne dis pas que je n’en referais pas, mais à ce jour, je n’en vois pas l’utilité dans ma pratique. J’ai simplifié ma pratique en fait quand j’y pense, et je ne me mets plus de pression par rapport à ça.
De vieux rites restent : le cigare à ma fenêtre le soir pour les esprits de la Nuit, les fumigations, je continue de me tondre les cheveux en offrande à certaines pleines lunes, à laisser un verre d’alcool aux esprits, les claques dans la figure à chaque nouvelle Lune (et Pleine Lune maintenant, pour pas perdre le rythme) …
Et de nouveaux sont arrivés : l’amitié naissante avec les petites araignées vivant dans mes poutres, les promenades nocturnes en bord de Loire, mes petits graffitis de symbole magiques, les samedis matin aux puces (la mine d’or des sorciers, en vrai !) …

Si la ville m’a coupé de mes alliés de la campagne, elle m’a également poussé à creuser ailleurs. Je cherche désormais ma place parmi les hommes. Je suis davantage  intéressé par les autres, les fonctionnements sociaux, les relations humaines, et comment moi je veux me placer dans tout ça. Mon sombre cœur de sorcière se repaît des émotions qui m’entourent (je suis encore plus éponge qu’avant), et mes yeux de crapaud se délectent des moindres détails des échanges verbaux, physiques, émotionnels de mon entourage. Et c’est fascinant. En disant ça j’ai l’impression de découvrir le monde comme un homme sauvage, mais c’est que j’y fais maintenant plus attention, puisque je veux m’y impliquer plus hardement. Toute l’école a pigé que j’étais la sorcière, et j’ai eu le bonheur de découvrir quelques petits sorciérons si chouettes autour de moi !
Alors comme je l’avais tant souhaité autrefois, je mets ma magie au service des autres : je lis pour eux dans l’encre ou les couleurs, je leur prépare des tisanes chargées de magie, j’ensorcelle la bouffe, et je discute sur l’amour et la nourriture, parce que ce sont les deux meilleurs sujets de conversation qui soient.

Mon changement d’environnement a clairement redéfini ma manière de pratiquer et mes intérêts, mais ça s’inscrit dans une évolution personnelle en fait. Je pense sans me tromper que tout ça est arrivé au bon moment, puisque je mène maintenant la vie palpitante dont j’ai rêvé !

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And on wednesday I wear black.

Nuno

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Ces éternels contrastes par Loü
Une sorcière et des moldus par Lyra
Sorcière des Villes, Sorcière des Champs, par Rhi Peann
La maison à l’angle avec trois chats, par Brume Follet
« Ici commence le court bonheur de ma vie », par Yume

Pharame

cc4455dbd65a168f6e56b01ec7b7e036Portrait of a heart, Christian Schole

 

Je suis un trouillard.

J’ai peur de mal faire, peur d’échouer, peur d’être détesté, de blesser, de ne pas bien réagir, de me faire mal comprendre. J’ai peur d’affronter les choses, du conflit, et de dire non. J’ai même peur de blesser les personnes qui ne mériteraient que des claques.

Et puis j’ai peur de la perte, de l’attachement, du fini comme de l’infini. Des gens dans la rue, qu’on me crève les yeux ou de ne plus pouvoir respirer.
Je suis aussi terrorisé à l’idée de ne pas pouvoir accomplir mes projets et mes rêves. Que mes guides et mes esprits m’abandonnent. De ne plus ressentir, de ne plus me sentir « spécial »

Depuis peu j’ai compris que toutes ces peurs qui m’empêchent d’avancer ne dépendent que de moi pour la plupart. Si je ne peux rien contre la perte, je peux tout pour les autres niaiseries.
La peur de l’échec, ou du refus, m’a énormément freiné dans tout mon parcours, que ce soit dans ma vie profane comme spirituelle. Au point de ne jamais rien tenter par crainte de ne pas y arriver, qu’on me dise non de toute façon, ou ce genre de connerie. Quitte à ne pas pisser pendant  10 heures, quitte à laisser passer de formidables occasions, quitte à ne pas tenter de rituel, en me disant que de toute façon, ça ne marchera pas.
La peur des gens, de demander, du contact, je m’en suis peu à peu défait, et maintenant c’est assez radical.

Ma sœur a eu beau me l’avoir expliqué toute ma jeunesse, c’est avec mes expériences personnelles et mes déclics à mon rythme que j’ai pigé le truc :

Personne ne va t’attendre. Personne ne va te prendre par la main pour oser faire les choses qui te tiennent à cœur. C’est à toi de te lancer, tu te casses la gueule et tu y retournes, parce que personne ne va t’attendre.
(Bon ma sœur c’était plus un truc à la con comme « Soit tu chasses avec les loups, soit tu manges les orties » mais l’idée est là)

Depuis peu de temps je fonce, en fait. J’ai beaucoup pris confiance en moi, et je me sens à ma place. Et c’est le meilleur remède à la peur je pense, qui se meut dans l’instabilité, les failles. J’ai compris que certaines peurs ou douleurs n’étaient que des morsures de fourmis par rapport à d’autres, et ce recul permet de passer au delà des craintes quotidiennes. Et à force d’essayer, souvent ça marche, donc c’est très encourageant.

Regardez donc cette conférence très intéressante de Hans et OlaRosling. Elle n’est pas sur la peur mais sur notre ignorance du monde. Et le monsieur nous y dit que nous avons toujours tendance à exagerer ce qui nous fait peur. Moi ça me parle. clic clic

Je suis un trouillard, mais avoir peur n’empêche pas d’y aller quand même.

{Je sors carrément du cadre de la pratique magique avec cet article un peu carrément brouillon, mais ça fait partie d’une spiritualité, une vision des choses. Et Lou a été assez exhaustive je trouve au sujet de la peur dans la pratique, je n’ai pas grand chose à rajouter. Love. }

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The existential terror of the void, par Touseg
La peur, cette fidèle, par Loü
Et encore un article sur Samhaïn, par Musheart
Je ne fais plus de cauchemars, par Rhi-Peann
Life’s no fun without a good scare, par Lyra
La peur peut aussi être un moteur, par Nemn’
Ce sera au tour de l’obscur d’avoir peur, car tu ne seras plus la proie, tu seras le chasseur, par Lunacide
Ces monstres aux mâchoires d’acier dans des boites si fragiles, par Aranna

Le repaire de sorcière

Je comptais à la base poster un article de dépressif sur le bilan de mon été, lourd, sinistre et boulifiant, et puis comme ma journée a été très chouette, que la plupart de mes journées sont très chouettes depuis que je vis à Orléans, j’ai décidé de vous épargner.

Mon appartement dans le centre est très sympa, so witchy ! J’ai pu pratiquer un premier rituel dedans, mais alors du genre lourd, avec un cercle tracé à la craie, plein d’offrandes, des formules magiques … Le genre de rituel qu’il m’était impossible de faire depuis des années, quand je ne vivais pas seul. Je découvre avec allégresse les joies de pratiquer tranquillement, sans colocataire à prendre en compte. Et je comprends aussi pourquoi tout ce temps ma pratique était assez restreinte.

Concrètement, je peux danser, pratiquer, chanter complétement nu (en fait c’est génial !), faire bruler toutes les plantes que je veux sans que j’ai la réflexion « c’est quoi ta chnouffe encore ?! » , pratiquer au beau milieu de la nuit, ensorceler les chats de mes voisins, accomplir des rituels qui nécessitent des choses socialement étranges (genre laisser pourrir des trucs sur le rebord de la fenêtre, stocker des cœurs de dinde dans mon réfrigérateur, me badigeonner le corps de substances louches, laisser macérer des ingrédients douteux dans des pots…)  Le pied. NUNO DECOUVRE LA LIBERTE. WOOT WOOT.

Le but pour moi, pour cette nuit sans lune et la période de lune croissante qui va suivre, va être de bosser sur mon appart. Il est vieux, pas droit, plein de poutres, et surtout a un bon potentiel pour devenir un véritable repaire de sorcière ! Donc mon objectif sera de créer une bonne protection autour après l’avoir purifié, trouver un moyen d’utiliser les vibrations des poutres (parce qu’elles dépotent en général les poutres, donc autant bien les utiliser, plutôt qu’elles ne deviennent des gros barrages énergétiques comme souvent). J’ai aussi utilisé la magie des miroirs, redoutables outils, pour protéger ma maison

Mon autel est très chouette. J’ai accroché mes petits crânes adorés, pour veiller sur moi. Quelques grosses bougies, un pichet rempli de smugdes divers, et deux trois bricoles magiques.

Venez donc prendre le thé 🙂

C’est comme une trousse de maquillage mais avec des os.

Le troisième thème du projet SYLPHE était de parler de son sac de sorcière. Outre faire un étalage  pompeux de nos petites merveilles magiques, tel un concours de tunning, le but était aussi de présenter un peu ses basiques, ses outils fétiches. Alors cette fois, au lieu de fouiller dans le sac des dames, nous fouillons dans le sac des sorcières !

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Mon attirail tient dans cette sacoche de médecin. Je ne l’utilise pas que pour ça, donc il n’est pas dédié à mes activités de sorcièron, mais en général quand je le prends et en sors des fioles d’huile et de des sachets d’encens, ça fait son petit effet. C’est un cadeau de ma mère, elle l’avait depuis très longtemps, et savait que je louchais dessus depuis des années. Il est en cuir rigide, solide, sa bandoulière est un petit bricolage : une cravate ! Bon à l’intérieur, ce n’est pas aussi bien rangé que dans le coffre de Lyra, mais je peux me déplacer avec assez aisément.

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Le contenu du sac est variable, et dépend des besoins, mais voici un petit aperçu ! (Notez le photobombing de mes grands pieds de lépanthrope)

  • Des smudges ! Oui encore et toujours. Thuya, sauge, romarin pour des usages différents. C’est pratique et simple. Je vous renvoie à un article sur leur utilisation et une sélection de plantes pour les faire : Mon kit de fumigation.
  • De l’armoise broyée et une pipe, que je fume soit lorsque je vais pratiquer une divination, soit pour purifier des outils, ou comme offrande à certains esprits.
  • Un baume thaïlandais aux huiles essentielles, l’équivalent du baume du tigre, c’est toujours utile.
  • Un onguent stimulant de ma création, pour les petits voyages astraux, la divination, les rituels, à base d’armoises et de sauge.
  • Une boussole pour trouver le nord.
  • Mes petits dés en os que j’ai trouvé en Suède. C’est toujours pratique d’avoir des dés sur soi je trouve, ne serait ce que pour parier des idioties.
  • Une boite en fer contenant tous mes échantillons d’encens (et des charbons pour les bruler. Ne pas oublier le feu). C’est une mine d’or en fait, puisqu’il y a là tous mes mélanges perso, mes recettes secrètes (ainsi que de la sève de pin brute, du benjoin et de la myrrhe). C’est top secret coquin. Mais vous pouvez retrouver quelques encens personnels dans la catégorie Recettes
  • Une fiole de mon huile magique, pour les onctions, les bénédictions ..
  • Un agglomérat de quartz blanc, que je trouve sur les plage. On l’utilise pour recharger et purifier certaines pierres. J’ai aussi une coquille Saint-Jacques pour purifier les objets.
  • Une boite d’encens en bâton tibétain ! Cet encens est une merveille, qui sent fort et puissamment le bois. Il est brulé pour calmer le stress et les tension, peut être écrasé en poudre et mélangé à de l’huile de sésame pour faire des massage. Il est aussi brulé en haute montagne quand l’oxygène commence à manquer.
  • Une chandelle et un petit bougeoir en céramique.
  • Des POSCA. Ce sont des marqueurs-peinture tout support, pour tracer des symboles magiques sur les pierres, le corps, les objets, les murs … Et des craies, pour le même usage.
  • En général un petit carnet pour écrire les expériences, les ressentis et certains rituels, mais je le paume tout le temps.
  • Et bien sûr mon oracle et sa nappe brodée : pour jeter les os et les pierres n’importe où ! Un article plus détaillé dessus ici (clic clic)!

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J’ai aussi souvent une petite fiole contenant un alcool ou du lait miellé pour les offrandes, pour les plantes que je récolte, les gardiens des forêts ou les amis qui ont un coup de blues. Voilà à peu près ce qui constitue mon sac de sorcière. C’est une base. Personnellement je suis rassuré d’avoir des fumées, des encens, des onguents à disposition alors que d’autres se contentent de leurs énergie et intention. Je me fie à ma capacité de m’adapter et j’utilise aussi ce qu’il y a sur place pour pratiquer (même la vinaigrette !)

 

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Nous étions 15 matelots sur le coffre du mort, Yo-ho-ho, et une bouteille de rhum ! par Lyra

Le Sac de Prêtresse par Rhi-Peann

Prémices d’un witch bag par Waldatura

Dans les poches d’un sorciéron par Aranna

Boîtes à malice, boîtes à maléfices… par Musheart

En vrac ! par Brume Follet

Rangement mobile à vertu pratique, par nemn’

I will come to your river

Oui oui, pas grand chose depuis un moment. Je vis un été assez chargé et pas mal d’événements plus ou moins compliqués à gérer. Enfin tout ce que vous devez savoir, c’est que je pars vivre à Orléans en septembre ! Oui, la ville de la Pucelle m’ouvre ses portes. Donc c’est un changement radical : je vais vivre seul dans un appartement en plein centre ville, dans une ville où je ne connais personne, et surtout, pas à proximité d’une forêt ou de champs où je pourrais récolter mes chères plantes. Frissons. Je vais devenir une vraie sorcière des villes.

Heureusement sur place, en cherchant mon appart (en galérant bien), j’ai trouvé une alliée de choix. La Loire. Oui oui, le fleuve qui traverse la ville est d’une puissance telle, que lors de ma première visite, je suis resté complètement scotché. Je m’entends généralement très bien avec l’eau, que ce soit la mer, les ruisseaux, les fontaines… Elle a un effet très stimulant sur moi, et fouille bien profond dans mes tripes (rhhhhooo). Je m’y sens lié, et je salue toujours l’eau en m’alignant avec elle, par une bénédiction qui m’est chère. L’autre jour, je cherchais désespérément l’appartement de mes rêves en ville, après des visites plus ou moins concluantes. La sorcière que je suis a eu l’instinct d’aller d’abord à la cathédrale Sainte Croix, pour allumer un cierge et prier la Vierge pour m’aider à trouver un appartement, elle qui règne sur la ville (sa cathédrale a une place de choix et surplombe tout le centre). Puis j’ai senti au fond de moi un appel. Il ne venait pas des belles voûtes de pierres, mais de l’extérieur. Je voyais des eaux sombres et puissantes s’écouler, brunes et vertes, accompagnées d’un sentiment de pouvoir comme je le ressens lorsque j’ai affaire à de grands esprits. Alors j’ai quitté la cathédrale et je suis allé à la Loire. Je l’ai prié de m’aider, elle qui règne sur la ville tout comme la cathédrale. Je lui ai jeté en offrande quelques pièces (je n’avais que ça). Une demi heure plus tard, je tombais par hasard sur un appartement à louer, l’annonce venait d’apparaître. Un coup de fil et je visitais l’appartement que je vais habiter cette année, et qui correspond parfaitement à ce que je cherchais.

La Loire, c’est du lourd, et je pense que je travaillerais souvent avec elle. Et je pense que la cathédrale m’a bien aidé aussi. Cela confirme ce que j’ai toujours pensé : je préfère travailler avec des esprits locaux ! Lisez donc cet article de Green Stag, qui donne 5 raisons de travailler avec eux plutôt qu’avec de grandes divinités : Five Reasons You Should Work With Local Spirits

 

Oh et écoutez donc cette chouette chanson (et matez ce clip !) de Ibeyi, River, qui est en fait une véritable prière dédiée à Oshun, et qui pourrait si bien s’adapter à une prière à n’importe quelle rivière ! Les paroles ici

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Et pourquoi pas une petite bédé ? L’idée est partie d’une conversation un peu délire avec Musheart. La sale sorcière que mon côté obscur et surréaliste rêverait d’être, faite de clichés, un peu gore, et qui se prend tellement au sérieux ! Enfin je me suis bien amusé, et j’espère qu’elle vous amusera vous aussi !

baddest witch

Des nouvelles

AleranIl tombe un peu comme un cheveux sur la soupe, mais j’en suis très fier. Aleran, 21×29.7 cm, Pigmentliner et Promarker.

Bonjour toi ! Ça fait un petit moment que je n’ai posté mot ici, mais oui mais tu me pardonneras parce que mon MOOD 1, c’est un état d’esprit qui est resté un moment, donc je n’avais pas grand chose à ajouter. Mais comme je suis bon et généreux, et surtout que j’aime raconter ma vie ici, je viens donner des nouvelles, et la bise.

Je suis allé quelques jours dans le Morbihan, pour enfin me baigner ! Ben oui, je n’avais pas pu avant, à cause des mes exams ou de mon tatouage en cicatrisation. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas plonger dans la Mer, en tout cas celle de Quiberon, que je ne savais même plus comment faire. La mer sans forme change souvent d’humeur, et je ne savais pas vraiment comment me comporter. Il y a plusieurs esprits dans la Mer je pense : la Manche n’a rien à voir avec le Golfe du Morbihan, ou encore de la Côte de Nacre, et j’ai remarqué que chaque mer se comporte différemment et à un « tempérament » différent. La Manche me baigne depuis ma plus lointaine enfance, et m’accueille toujours à bras ouvert, je ressens toujours beaucoup d’amour, de simplicité, de facilité à l’approcher (même quand elle rugit et s’enroule dangereusement) . Je ressens la même chose pour certains coins du Morbihan, bien que la Mer soit si différente. Et voilà, il y a certaines nouvelles plages qu’une mer inconnue ou peu connue vient caresser, que l’on ne sait pas toujours approcher.

La fête de la Musique était très sympa sur le port. Vannes est définitivement une très belle ville, très vivante. Une bière au Buveur de Lune, et nous avons déambulé dans les rues, milles musiques dans nos oreilles. Je n’ai pas vraiment fêté le Solstice d’été, ou très intimement, en offrant aux esprits de mon autel des roses fraiches, l’eau claire et de la fumée de sauge. Pour les Esprits de la Nuit, que je retrouve souvent en été avec une joie teintée de trouble, j’ai allumé un cigare. J’ai aussi réussi à me bruler la gorge et m’étouffer en buvant de l’absinthe ramenée d’Espagne par ma mère (non je l’ai pas bue pure ! C’est juste une goutte que j’ai trop goulument léchée) !

Hier soir, je suis allé prier les pouvoirs du Soleil encore chaud dans le pré où a été allumé le Feu de la Saint Jean. Il n’y reste qu’un grand poteau carbonisé dressé vers le ciel, auréolé de cendres et de braises noires. J’en ramasserai quelque unes, elles sont sensées porter bonheur et écarter le mal. J’ai reçu hier une chaine en argent que m’a offert mon père. Il l’a patiné lui-même parce qu’il la trouvait trop « bling bling ». Elle est toute belle et je suis très heureux, parce c’est ma première chaine d’argent, et elle est tellement belle, un peu à l’ancienne. Je la bénirai à la lumière de la prochaine Pleine Lune, et j’y ferais pendre ma fidèle amulette-médaille qui ne me quitte que rarement.

Je n’arrête pas de dessiner ces jours-ci, je suis pris d’une inspiration et d’une aisance qui tombe très bien !  D’ailleurs pour ceux qui ne le savent pas, j’ai ouvert un blog artistique, avec mes dessins, mes créations, et sûrement d’autres bêtises. C’est ici : PHARAMIQUE

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Du nouveau pour le projet SYLPHE ! On vous prépare des petits articles bien chouettes, mais pour l’instant, tu ne peux que trépigner d’impatience, coquin !

Mood. 1

Mélanger mon sang au jus frais des mûres, cracher dans l’eau lustrale. Cogner sur un tambour sourd pour appeler à moi les esprits, dans les lumières rasantes du soir, brûler de la lavande pour les aider à me quitter. Boire du vin et de la liqueur sirupeuse. Chanter à gorge déployée. Pratiquer torse nu, battre le rythme, fumer de l’armoise.

Courir dans les champs. Me coucher dans un lit de Millefeuille, manger les fleurs. Prier l’Ortie, prier Sainte Circé, prier l’Esprit Rouge du Chemin. Brûler du benjoin quand le foyer grince et souffre, de la sève de pin quand on a besoin de force et de chaleur. Douter, prier, se questionner. Etre conscient.

S’immerger dans l’eau de mer, creuser la terre noire à mains nues. Voir les collines bouger comme les vagues. Lire le Kalevala. Boire du Lapsang en racontant des histoires graveleuses. Lire les lignes de la main et embrasser.

Suivre l’instinct et le cœur, être à l’écoute. Aimer, avoir peur, se terrer et flamboyer. Boire encore un peu de thé, laisser une offrande de fromage pour remercier. Apprendre les gens, écouter les personnes agées. Peindre mon corps de symboles, mâcher, gratter. Revenir à Alela Diane, toujours,  parce qu’elle a un pouvoir. Taylor Kirk.

Faire l’amour comme une bête, avoir une fourrure, saliver et saisir. Oser. Etre muet devant la Nuit, la puissante, celle qui chante nos peurs en silence. S’enduire d’un baume collant. Se bénir par l’eau pour mieux voir, mieux sentir, mieux entendre, mieux parler, mieux aimer. Etre là. Se perdre dans les flammes et la contemplation. Pleurer en écoutant les souvenirs des montagnes.

Apaiser les défunts, verser trois gouttes de sang sur un mouchoir pour veiller sur une personne qui m’est chère. Regarder mon miroir, regarder les visions. Tracer des croix à l’eau sacrée sur les portes et les fenêtres. Nourrir les esprits, enfumer les crânes, oindre d’huiles parfumées les talismans. Accrocher des branches de pin au dessus du lit lorsque je suis malade. La sauge pour bénir.

Accepter. Ecouter le vent. Ecouter Alice Cooper. S’ouvrir et toujours apprendre. Continuer d’attirer les araignées. Porter une labradorite.

A suivre.